Économie d'eau : 12 tactiques à mettre en place

8 novembre 2023 par
Économie d'eau : 12 tactiques à mettre en place
SCEA Atmosvert pépinière permacole, Team Atmosvert

Dans notre quête constante de pratiques respectueuses de l'environnement, la conservation de l'eau occupe une place prépondérante. Voici un petit récapitulatif de 12 pratiques permaculturelles pour économiser l'eau et transformer votre jardin en un véritable paradis écoresponsable.

 

1. Capturer les précieuses gouttes :


La préservation de l'eau potable est une préoccupation croissante à l'échelle mondiale. Une solution écologique et économique consiste à utiliser l'eau de pluie pour l'arrosage des plantes, permettant ainsi de réduire la consommation d'eau potable. Explorons les différentes étapes et les avantages de la capture de l'eau de pluie pour l'irrigation de votre jardin.

Étape 1 : Installation des gouttières et des systèmes de collecte

Pour commencer, il est essentiel d'installer des gouttières sur votre maison et vos bâtiments afin de canaliser l'eau de pluie qui tombe sur les toits. Les gouttières doivent être inclinées de manière appropriée pour faciliter l'écoulement de l'eau vers les systèmes de collecte. Assurez-vous de débarrasser vos gouttières de toutes les feuilles et débris qui pourraient entraver l’'écoulement de l’eau.

Étape 2 : Choix des réservoirs de stockage

Une fois que l'eau de pluie est collectée par les gouttières, elle doit être stockée dans des réservoirs appropriés. Il existe deux options courantes pour le stockage de l'eau de pluie :

​a) Récupérateurs : 

Ces réservoirs sont généralement fabriqués en plastique, car ce matériau est léger, durable et résistant à la corrosion. Le plastique utilisé peut être du polyéthylène haute densité (PEHD) ou du polypropylène (PP), qui sont tous deux des matériaux couramment utilisés pour les réservoirs d'eau. Choisissez des récupérateurs de grande capacité pour maximiser la quantité d'eau stockée. La capacité du récupérateur dépendra de vos besoins en eau et de la quantité de pluie que vous pouvez collecter dans votre région. Une plus grande capacité de stockage vous permettra d'accumuler plus d'eau lors des périodes de précipitations abondantes, vous offrant ainsi une réserve plus importante pour une utilisation future. Assurez-vous de les couvrir pour éviter toute contamination et de les positionner sur une surface stable et plane. Il est recommandé d’utiliser des récupérateurs de couleur noire ou d’occulter la lumière afin d’éviter le développement d’algues dans l’eau récupérée. Il est également conseillé d’installer une moustiquaire sur tous les orifices accessibles: les moustiques déposent leurs oeufs dans l’eau stagnante, votre récupérateur pourrait devenir un paradis pour leurs larves.

​b) Cuves enterrées : 

Si vous souhaitez économiser de l'espace et préserver l'esthétique de votre jardin, les cuves enterrées sont une option idéale. Ces réservoirs sont généralement en béton ou en polyéthylène haute densité (PEHD) et peuvent être enterrés directement dans le sol. Assurez-vous de choisir une cuve suffisamment grande pour répondre à vos besoins en eau. Pour accéder à l'eau stockée dans la cuve enterrée, vous aurez besoin d'un système de pompage approprié. Une pompe submersible peut être utilisée pour puiser l'eau de la cuve et la distribuer selon vos besoins. Il est important de prendre en compte la pression requise afin de choisir une pompe adaptée.

En ce qui concerne l'entretien des cuves enterrées, il est important de les inspecter régulièrement pour détecter d'éventuelles fuites ou dommages. Veillez à nettoyer les gouttières et les filtres pour éviter les obstructions et à vider la cuve périodiquement si nécessaire. Suivez les recommandations du fabricant concernant l'entretien spécifique du matériau de la cuve pour garantir sa durabilité à long terme.

 Étape 3 : Connexion des gouttières aux réservoirs de stockage

Une fois les gouttières installées et les réservoirs de stockage choisis, il est temps de les connecter. Utilisez des descentes de gouttière pour diriger l'eau de pluie collectée vers les réservoirs. Vous pouvez installer un filtre ou un séparateur de feuilles (aussi appelé crapaudine) pour éviter que les débris ne pénètrent dans les réservoirs et ne les obstruent.

Étape 4 : Utilisation de l'eau de pluie pour l'arrosage des plantes

Une fois que l'eau de pluie a été collectée, stockée et filtrée, elle peut être utilisée pour l'arrosage de votre jardin. Vous pouvez connecter un système d'irrigation à votre réservoir de stockage pour une distribution facile et efficace de l'eau. Assurez-vous que le système d'irrigation est bien conçu pour éviter tout gaspillage d'eau.


2. Le paillis, une couverture protectrice pour votre sol :


La nature a ses propres astuces pour conserver l'humidité du sol. En adoptant la technique du mulching, vous imitez ce processus naturel en recouvrant votre sol de matériaux organiques, tels que de la paille, des feuilles mortes, de la tonte de gazon, le BRF (bois raméal fragmenté) ou même des écorces d'arbres. En plus de retenir l'eau, le mulch offre également d'autres avantages, notamment la réduction de la prolifération des mauvaises herbes.

Lorsque vous appliquez une couche d'une épaisseur d'environ 5 à 10 centimètres sur le sol, vous créez une barrière physique qui ralentit l'évaporation excessive de l'eau qui reste disponible pour les plantes plus longtemps. En gardant le sol frais et humide, le paillis crée un environnement favorable à la croissance des plantes en permettant d'économiser de l'eau et de réduire les coûts associés à l'irrigation.

De plus, le paillis aide à prévenir la croissance des mauvaises herbes. En bloquant la lumière du soleil et en étouffant les mauvaises herbes, le mulch réduit leur prolifération. Moins de mauvaises herbes signifie moins de concurrence pour les nutriments, l'eau et la lumière, ce qui permet aux plantes désirées de prospérer davantage.

En plus de ces avantages, le mulching contribue également à améliorer la structure du sol au fil du temps. Les matériaux organiques se décomposent lentement, fournissant des éléments nutritifs essentiels au sol. Cela favorise la vie microbienne bénéfique dans le sol, ce qui contribue à la santé globale de votre jardin ou de vos plantations.

En permaculture, on essayera au maximum d’éviter de laisser un sol nu. Un sol à nu (sans litière ou couvert végétal) subit plus intensément les effet de l’érosion ; la surface devient crouteuse et imperméable (croute de batance) ; les rayons du soleil détruisent la vie microbienne en surface. Le paillage permet de remédier à ces problèmes et assurera une santé du sol améliorée.

Il est important de choisir le bon type de mulch en fonction de vos besoins spécifiques. La paille est souvent utilisée pour les potagers, car elle est facilement disponible et se décompose rapidement. Les feuilles mortes sont une excellente option pour les jardins ornementaux, car elles peuvent ajouter une touche esthétique tout en nourrissant le sol. Les écorces d'arbres sont plus durables et sont souvent utilisées dans les plates-bandes pour leur capacité à retenir l'humidité et à contrôler les mauvaises herbes. Le foin et la tonte de gazon apporteront un complément azoté au sol. Le BRF aidera avec la structure et l'apport de nutriments.

Vérifiez régulièrement l'humidité du sol sous le mulch. Si nécessaire, arrosez légèrement la zone pour maintenir un niveau d'humidité adéquat.

Au fil du temps, le mulch se décomposera et se compactera. Ajoutez régulièrement une nouvelle couche de mulch pour maintenir une épaisseur adéquate et assurer une protection continue du sol.

 Retrouvez notre zoom sur le mulch


3. Plantes résistantes à la sécheresse = Beauté et adaptation :


Dans un monde où l'eau est une ressource précieuse, choisir des plantes résistantes à la sécheresse est un geste judicieux. Optez pour des variétés adaptées aux conditions climatiques de votre région. Ces plantes vous offriront une beauté durable tout en réduisant considérablement vos besoins en arrosage. Elles sont capables de survivre avec peu d'eau et peuvent ajouter une touche de couleur et de texture à votre jardin.

 

4. Jardinage en lasagnes :


Le jardinage en lasagnes, également connu sous le nom de jardinage en couches, est une technique permaculturelle qui consiste à créer des lits de jardin surélevés en superposant des couches de matériaux organiques. Cette méthode permet de retenir l'eau et de maintenir l'humidité du sol.

Il y a plus ou moins un ordre a respecter pour construire une butte : 
En partant du sol, en couches de 8-15cm
- carton marron 
- branches, vieux bois de taille moyenne, dechets de taille
- paille
- fumier
- tonte
- terminer par une couche de compost

Les couches de matériaux organiques agissent comme une éponge, absorbant et retenant l'eau. Cela permet de minimiser l'évaporation et de maintenir un sol humide pour les plantes. De plus, ces couches se décomposeront progressivement, ajoutant des éléments nutritifs au sol et améliorant sa structure.

 

5. Irrigation intelligente : La technologie au service de la conservation de l'eau :


L'irrigation goutte-à-goutte est une méthode précise et économique en eau qui présente de nombreux avantages pour l'arrosage des cultures. Ce système permet de fournir de l'eau directement aux racines des plantes, réduisant ainsi les pertes par évaporation et garantissant une utilisation optimale de l'eau.

Le principe fondamental de l'irrigation goutte-à-goutte repose sur la distribution contrôlée de l'eau aux plantes par des tuyaux micro-perforés ou des goutteurs. Ces tuyaux sont placés près des racines des plantes, ce qui permet de fournir une alimentation en eau précise et ciblée. Contrairement à d'autres méthodes d'irrigation, où l'eau est répandue sur une grande surface, l'irrigation goutte-à-goutte vise à minimiser les pertes d'eau en apportant l'eau uniquement là où les plantes en ont besoin.

L'utilisation de tuyaux micro-perforés ou de goutteurs présente plusieurs avantages. Tout d'abord, ils permettent de contrôler précisément le débit d'eau fourni aux plantes. Cela signifie que vous pouvez ajuster le débit en fonction des besoins spécifiques de chaque culture, assurant ainsi une irrigation adaptée à chaque stade de croissance des plantes. De plus, ces systèmes permettent également de réguler la fréquence d'arrosage, ce qui est essentiel pour éviter un arrosage excessif ou insuffisant.

Outre les tuyaux et les goutteurs, l'utilisation d'un minuteur est également recommandée pour optimiser l'irrigation goutte-à-goutte. Un minuteur vous permet de programmer l'arrosage aux moments les plus appropriés de la journée, lorsque les plantes sont les plus réceptives à l'eau. Par exemple, vous pouvez configurer le minuteur pour arroser tôt le matin ou tard le soir, lorsque les températures sont plus fraîches et l'évaporation est minimale.

Il convient également de noter que l'irrigation goutte-à-goutte peut être adaptée à différents types de cultures, des potagers domestiques aux grandes exploitations agricoles. Les systèmes d'irrigation goutte-à-goutte peuvent être configurés pour fonctionner en surface ou en sous-surface, en fonction des besoins spécifiques de votre culture et des conditions du sol. Ils peuvent être utilisés pour arroser des plantes en rangées, des plates-bandes ou même des arbres individuels, offrant une grande polyvalence et une adaptabilité à différentes situations.

En investissant dans des systèmes d'irrigation goutte-à-goutte efficaces, vous pouvez réaliser des économies considérables en termes d'utilisation de l'eau. Comparé à des méthodes d'irrigation traditionnelles telles que l'aspersion, l'irrigation goutte-à-goutte peut réduire la consommation d'eau de manière significative, généralement de l'ordre de 30 à 50 %. Cela se traduit par des économies d'eau considérables, ce qui est particulièrement important dans les régions où les ressources hydriques sont limitées ou lors de périodes de sécheresse.

Lire l'article : "L'arrosage en permaculture : bonnes pratiques"

 

6. Des oasis de biodiversité : Les étangs et bassins :

 

Pour créer un écosystème vivant au cœur de votre jardin, vous pouvez concevoir des étangs et des bassins de rétention d'eau qui serviront de réservoirs naturels pour l'irrigation tout en favorisant la biodiversité. 

Etape 1 : Planification et conception :

Déterminez l'emplacement idéal pour votre étang en tenant compte de l'exposition au soleil, de la proximité des arbres et des autres éléments de votre jardin.

Mesurez l'espace disponible et décidez de la taille et de la forme de l'étang. Pensez à inclure des zones peu profondes pour les plantes aquatiques.

Assurez-vous d'avoir accès à une source d'eau pour remplir l'étang.

Vérifiez auprès des autorités locales si vous avez besoin d'un permis pour construire un étang dans votre région.

Etape 2 : Excavation et installation : 

Marquez l'emplacement de l'étang en utilisant des piquets et une corde pour délimiter sa forme.

Creusez le trou en suivant la forme désirée de l'étang. Veillez à créer des pentes douces pour faciliter l'accès des animaux à l'eau.

Utilisez le sol excavé pour créer des monticules autour de l'étang, ce qui permettra de le dissimuler visuellement et de fournir des zones d'ombre pour les animaux.

Installez une bâche ou un revêtement spécifique pour empêcher l'eau de s'infiltrer dans le sol. Assurez-vous de bien lisser la bâche pour éviter les plis ou les fuites.

Etapes 3 : Filtration et circulation de l'eau :

Ajoutez un système de filtration pour maintenir l'eau propre et claire. Il existe plusieurs options, comme les filtres mécaniques, biologiques ou les plantes filtrantes.

Installez une pompe pour créer une circulation d'eau. Cela empêchera l'eau de devenir stagnante et favorisera l'oxygénation, ce qui est essentiel pour les poissons et les autres animaux aquatiques.

Etape 4 : Choix des plantes :

Optez pour des plantes aquatiques indigènes adaptées à votre région. Elles sont mieux adaptées à l'écosystème local et nécessitent moins d'entretien.

Choisissez des plantes émergentes telles que les iris, les joncs ou les roseaux pour les zones peu profondes.

Intégrez des plantes flottantes comme les nénuphars qui offrent des zones d'ombre et de repos pour les animaux.

Plantez des plantes submergées comme les élodées ou les myriophylles pour oxygéner l'eau et fournir des abris pour les poissons.

Etape 5 : Intégration de la faune :

Ajoutez des poissons pour animer votre étang. Assurez-vous que l'étang est suffisamment profond.

Créez des habitats pour les amphibiens en ajoutant des rochers ou des rondins de bois dans l'eau pour qu'ils puissent se reposer et se reproduire. Les zones émergeantes offrent aussi des aires de repos et de guet pour les insectes prédateurs tels que les libellules, très friandes des moustiques.

En suivant ces étapes, vous pouvez créer un écosystème vivant dans votre jardin grâce à des étangs et des bassins de rétention d'eau. Veillez à observer et à entretenir régulièrement votre étang pour préserver l'équilibre écologique et garantir la santé de vos plantes et animaux. Profitez de cet espace naturellement magnifique et de la diversité qu'il apportera à votre jardin.

 

7. L'agroforesterie : Une alliance harmonieuse entre arbres et cultures :


L'intégration d'arbres dans votre jardin peut avoir un impact significatif sur le microclimat, offrant de nombreux avantages pour vos cultures. 

Les arbres fournissent de l'ombre qui réduit l'évaporation de l'eau du sol en bloquant les rayons directs du soleil. Cela crée une zone plus fraîche et plus humide, préservant ainsi l'humidité essentielle pour la croissance des plantes. La réduction de l'évaporation signifie également que vous avez besoin de moins d'arrosage pour maintenir vos cultures en bonne santé. Cette conservation de l'eau est particulièrement importante dans les régions où les ressources en eau sont limitées.

L'agroforesterie, qui est la combinaison de la culture des arbres et des cultures agricoles sur un même terrain, offre une solution durable pour maximiser l'efficacité de l'eau. En plantant des arbres à proximité de vos cultures, vous créez un système symbiotique où les arbres et les cultures se soutiennent mutuellement. Les arbres fournissent de l'ombre et réduisent l'évaporation, comme mentionné précédemment, tandis que les cultures bénéficient de cet environnement favorable et prospèrent avec moins d'eau.

De plus, l'agroforesterie permet d'introduire une belle diversité de plantes dans votre jardin. En combinant différents types d'arbres avec des cultures variées, vous créez un écosystème plus riche et équilibré. Les arbres peuvent également servir de support pour les plantes grimpantes, augmentant ainsi la productivité de l'espace disponible.

Lorsque vous choisissez des arbres à planter dans votre jardin, il est essentiel de prendre en compte votre climat et vos besoins spécifiques. Différentes espèces d'arbres s'adaptent mieux à différents types de climats, sols et régimes de précipitations. 

En outre, il est important de considérer la taille à maturité des arbres. Assurez-vous de planter des arbres dont la taille adulte convient à votre jardin et ne créera pas d'ombrage excessif pour vos cultures. Si les arbres deviennent trop grands, ils pourraient également concurrencer les cultures voisines pour les ressources disponibles.

Enfin, tenez compte du système racinaire des arbres que vous choisissez. Certains arbres ont des systèmes racinaires agressifs qui pourraient endommager les cultures avoisinantes. Optez pour des arbres dont les racines ne posent pas de problème majeur pour les cultures ou envisagez des mesures d'isolation telles que des barrières racinaires pour éviter les conflits indésirables.

Lire l'article : "Quels arbres planter en agroforesterie ?"

8. Utilisez des plantes compagnes :


Les plantes compagnes, également connues sous le nom de cultures associées ou d'associations de plantes, font référence à des combinaisons spécifiques de plantes qui établissent des interactions bénéfiques les unes avec les autres. Ces interactions peuvent contribuer à améliorer la santé des plantes, à augmenter les rendements, à repousser les parasites et à réduire les besoins en eau. 

L'une des stratégies utilisées par les plantes compagnes pour réduire les besoins en eau consiste à fournir de l'ombre aux plantes voisines. Par exemple, planter des légumes à feuilles larges à côté de plantes plus hautes, telles que le maïs, peut créer un ombrage bénéfique. L'ombre fournie par les plantes plus hautes aide à réduire l'évaporation de l'eau du sol en limitant l'exposition directe au soleil. Cela permet aux plantes de conserver l'humidité du sol et de réduire les besoins en arrosage. On retiendra l’exemple ancestral de la culture Milpa (aussi appelée Les Trois Soeurs). Les peules indigènes des Amériques cultivaient ensemble le maïs, les courges et les haricots à rame. Le maïs, bien que gourmand en eau, pousse rapidement et fournit de l’ombrage aux courges et un tuteur aux haricots. Les haricots captent l’azote atmosphérique et le restitue au sol, symbiotiquement avec certaines bacteries. Les courges, coureuses, couvrent le sol de leur généreuses et larges feuilles, limitant l’évaporation. Chaque culture profite ainsi un peu de la proximité des autres.

De plus, certaines plantes compagnes peuvent aider à retenir l'humidité du sol. Par exemple, les plantes à racines profondes comme les légumineuses, telles que les haricots ou les pois, ont la capacité de puiser l'eau en profondeur. En cultivant ces plantes à côté de légumes plus exigeants en eau, elles peuvent fournir un accès supplémentaire à l'eau pour les autres plantes. Les racines profondes des légumineuses créent également des canaux dans le sol, ce qui favorise une meilleure infiltration de l'eau et réduit le ruissellement.

Une autre interaction bénéfique entre les plantes compagnes est la capacité de certaines plantes à repousser les parasites. Par exemple, l'odeur forte dégagée par certaines herbes aromatiques, comme la menthe ou la sauge, peut repousser les insectes nuisibles. En intercalant ces plantes entre des cultures vulnérables aux ravageurs, on peut réduire les attaques et la propagation des parasites, limitant ainsi les dommages causés aux cultures et minimisant la nécessité d'utiliser des pesticides.

Il est important de noter que toutes les combinaisons de plantes ne sont pas bénéfiques. Certaines plantes peuvent avoir des interactions négatives, telles que la compétition pour les ressources ou la transmission de maladies. Il est donc essentiel de choisir judicieusement les plantes compagnes en tenant compte de leurs besoins en eau, de leurs exigences en matière de sol et de leurs interactions spécifiques.

Lire l'article : "Les guildes en permaculture"

 

9. Créez des microclimats :


Les microclimats jouent un rôle crucial dans le développement de votre jardin en permettant de créer des conditions climatiques spécifiques dans des zones précises. En utilisant des structures appropriées, vous pouvez tirer parti de ces microclimats pour favoriser la croissance des cultures et promouvoir la conservation de l'eau.


Tout d'abord, il est important de comprendre ce qu'est un microclimat. Un microclimat est une petite zone dans votre jardin où les conditions climatiques diffèrent du reste de l'espace. Ces variations peuvent être le résultat de divers facteurs, tels que l'orientation du terrain, la topographie, la présence de bâtiments ou d'arbres environnants, ainsi que la réflexion ou l'absorption de la chaleur par les surfaces voisines.

Pour exploiter ces microclimats de manière efficace, vous pouvez utiliser des structures spécifiques pour créer des zones ombragées. Par exemple, vous pouvez installer des pergolas, des treillis ou des voiles d'ombrage au-dessus de certaines parties de votre jardin. Ces structures fournissent de l'ombre aux plantes situées en dessous, réduisant ainsi l'évaporation de l'eau et protégeant les cultures des vents desséchants.

Les pergolas sont des structures avec un toit ouvert composé de poutres horizontales soutenues par des piliers. Elles offrent une protection contre les rayons directs du soleil, tout en permettant une certaine circulation d'air. Les treillis, quant à eux, sont des supports verticaux avec des espaces entre eux, permettant aux plantes grimpantes de s'y accrocher et de créer de l'ombre en couvrant la structure de leurs feuilles.

Les voiles d'ombrage sont des tissus légers et perméables auxquels vous pouvez suspendre au-dessus des cultures. Ces voiles filtrent la lumière solaire directe, créant ainsi une ombre légère et diffuse qui réduit l'évaporation de l'eau et limite l'impact des vents sur les plantes.

L'emplacement de ces structures doit être soigneusement planifié en fonction des besoins spécifiques de vos cultures . Les plantes qui préfèrent des conditions plus fraîches et ombragées peuvent être placées sous les pergolas, tandis que les cultures qui nécessitent une ombre partielle peuvent bénéficier des treillis. Les voiles d'ombrage peuvent être utilisées de manière plus flexible pour fournir une protection temporaire lorsque les plantes en ont le plus besoin.

En plus de réduire l'évaporation de l'eau et de protéger les plantes des vents desséchants, l'utilisation de structures pour créer des microclimats peut également contribuer à la conservation de l'eau. L'ombre fournie par ces structures aide à maintenir le sol plus frais et à réduire l'évaporation de l'eau du sol. Cela signifie que vous pouvez réduire la fréquence d'arrosage nécessaire pour vos cultures, économisant ainsi des ressources précieuses.

Il est important de noter que la création de microclimats efficaces nécessite une observation attentive de votre jardin et une compréhension des besoins spécifiques de vos plantes. Certaines cultures peuvent préférer des conditions plus ensoleillées, tandis que d'autres nécessitent plus d'ombre. Une planification minutieuse et une adaptation en fonction des saisons et des changements météorologiques sont essentielles pour optimiser les avantages des microclimats dans votre jardin.

 

10. Réutilisez les eaux grises :


Les eaux grises, provenant de diverses sources domestiques telles que la douche ou le lavabo, sont une ressource précieuse qui peut être réutilisée à des fins d'irrigation. Au lieu de les laisser simplement s'écouler dans les égouts, leur collecte et leur utilisation dans votre jardin peuvent contribuer à la préservation de l'eau et à la réduction de votre empreinte environnementale. Cependant, il est essentiel de prendre certaines précautions, notamment en utilisant des produits de nettoyage respectueux de l'environnement, pour minimiser les effets néfastes potentiels sur les plantes. 

Etape 1: Collecte des eaux grises:

La première étape pour réutiliser les eaux grises consiste à les collecter efficacement. Vous pouvez installer un système de collecte des eaux grises au niveau de la sortie de la douche et du lavabo. Il est recommandé d'utiliser des grilles pour éviter que des particules solides ou des cheveux ne pénètrent dans le système de collecte. Les eaux grises collectées doivent être stockées dans un réservoir approprié, comme une cuve de stockage enterrée ou un réservoir en plastique.

Etape 2 : Traitement des eaux grises:

Avant d'être utilisées pour l'irrigation du jardin, les eaux grises doivent subir un traitement pour éliminer les contaminants et réduire les risques potentiels pour les plantes. Le traitement peut se faire en utilisant des méthodes naturelles ou mécaniques. Les méthodes naturelles comprennent l'utilisation de filtres à sable et de bacs de phyto-épuration où les plantes aquatiques aident à éliminer les substances indésirables. 

Etape 3 : Utilisation des eaux grises pour l'irrigation:

Une fois traitées, les eaux grises peuvent être utilisées pour l'irrigation de votre jardin. Il est important de noter que toutes les plantes ne sont pas adaptées à l'irrigation avec des eaux grises. Les plantes résistantes à la sécheresse et à faible demande en eau sont généralement les meilleures options. Évitez d'utiliser des eaux grises pour l'irrigation des légumes et des fruits consommés crus, car ils peuvent être exposés à des contaminants potentiels.


Pour assurer une réutilisation sûre et efficace des eaux grises, il est essentiel de suivre certaines bonnes pratiques : 

- Utilisez des produits de nettoyage respectueux de l'environnement: Choisissez des produits sans produits chimiques agressifs ou toxiques qui pourraient nuire aux plantes ou contaminer le sol.

 - Évitez l'accumulation de matières solides: Assurez-vous de filtrer les particules solides présentes dans les eaux grises pour éviter l'obstruction des conduites d'irrigation.


11. Utilisez des techniques de aquaponique :




L'aquaponie est une évolution de la culture hydroponique qui intègre également l'élevage de poissons. Dans un système d'aquaponie, les déchets produits par les poissons sont convertis en nutriments par des bactéries bénéfiques présentes dans le système. Ces nutriments sont ensuite utilisés par les plantes pour leur croissance. En retour, les plantes filtrent l'eau, la débarrassant des substances indésirables et la renvoyant propre dans le réservoir des poissons.

L'aquaponie présente plusieurs avantages supplémentaires par rapport à la culture hydroponique seule. Tout d'abord, elle permet une utilisation encore plus efficace de l'eau, car l'eau circule en permanence entre les poissons, les plantes et le réservoir, créant ainsi un système fermé et équilibré. De plus, l'aquaponie élimine le besoin d'engrais chimiques, car les nutriments proviennent des déchets naturels des poissons. Cela en fait une méthode plus respectueuse de l'environnement et moins dépendante des produits chimiques.

A lire : notre article "L'aquaponie : un système efficace en permaculture"


12. Surveillez l'humidité du sol :


Une méthode simple mais efficace pour optimiser l'arrosage est de surveiller régulièrement l'humidité du sol avec vos doigts. Cela vous permettra de déterminer le moment précis et la quantité adéquate d'eau nécessaire pour chaque plante, évitant ainsi un arrosage excessif.

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La culture des champignons en jardin-forêt