La nature n’est pas figée. C’est bien là un des grands traits qui la caractérise !
Elle est changeante, au fil du temps, des saisons… et les plantes sont les premières concernées !
Dans cet article, reprenons des bases de botanique - indispensable quand on se lance dans la permaculture et le jardin en général - et perçons les secrets de la saisonnalité des plantes. C’est parti !
Plantes annuelles, bisannuelles et vivaces
Dans un premier temps, il convient de distinguer les plantes annuelles, bisannuelles et les vivaces.
Les plantes annuelles ont un cycle court, et vivent moins d’une année. Elles meurent en laissant des graines pour assurer la survie de l’espèce.
Les bisannuelles accomplissent leur cycle en deux ans, elles développent racines, tiges et feuilles la première année, et des fleurs et des graines avant de mourir la deuxième.
Les plantes vivaces vivent, quant à elles, plusieurs années et changent de forme au cours des saisons : bulbes et tubercules, tige ou tronc, avec ou sans feuille… En hiver, seule une partie de la plante subsiste, plus ou moins importante en fonction de l’espèce.
Les plantes saison par saison
Printemps
Cycle de vie des végétaux
Au printemps, la nature se réveille.
Dans nos régions, les pluies fréquentes et les températures plus douces font germer les annuelles. Bulbes, tubercules et racines recommencent leur cycle et amorcent leur croissance. Les fleurs apparaissent.
Les bourgeons éclosent pour donner les futures feuilles des arbres et des arbustes.
C’est une période de floraison pour nombre d’entre eux, et un passage important pour les fruitiers en particuliers, dont dépendent les futures récoltes.
Pollinisation
Les différentes floraisons permettent la pollinisation, c’est-à-dire le transfert d’un grain de pollen depuis l’organe mâle d’une plante (étamine) vers un organe femelle (stigmate).
Dans 20 % des cas, elle peut être effectuée par l’eau, pour quelques plantes aquatiques (hydrogamie), ou par le vent (anémogamie) mais, dans ce cas précis, la quantité de pollen doit être suffisamment importante pour espérer rencontrer l’espèce correspondante : c’est le cas des pins, des graminées, des saules…
Pour les 80 % restants, la pollinisation s’effectue grâce aux animaux (zoogamie) :
- les insectes pour un grand nombre de plantes angiospermes (pollinisation entomophile) : les abeilles sont les plus connues, mais aussi les papillons, les coléoptères, les diptères…
- les oiseaux aux longs becs effilés ;
- les chauve-souris, pour les cactus par exemple qui fleurissent la nuit.
Pour les fruitiers, la pollinisation est essentielle pour que les fleurs donnent des fruits. Une plante monoïque possède des fleurs de deux sexes différents, en revanche, pour une plante dioïque, il faudra associer des plants mâles et femelles pour qu’il y ait fructification. C’est le cas du kiwi, par exemple.
Renseignez-vous bien au préalable pour éviter les mauvaises surprises !
Croissance des plantes
Les plantes vascularisées se développent pour la plupart à partir des racines qui puisent les nutriments dans le sol pour alimenter la plante. Le méristème est un organe minuscule (moins de 1 mm) présent dans le bourgeon apical ou aux extrémités des racines à partir duquel s’effectue la prolifération des cellules du végétal.
De la graine émergent les feuilles cotylédonaires, ou cotylédons. Il ne s’agit pas des futures feuilles de la plante, mais d’un système de réserve de lipides, sucres et protéines qui, une fois dégradés, vont participer au développement de la plante. Les premières feuilles apparaissent ensuite : la photosynthèse est alors possible.
La plante se développe ensuite progressivement à partir de ses bourgeons, qui produisent feuilles ou tiges, lui permettant ainsi de croître en hauteur et en largeur. D’une manière générale, le bourgeon apical (situé au bout de la tige) est privilégié par le végétal, la sève afflue vers ce dernier en priorité, ce qui implique une croissance moindre des bourgeons périphériques.
Si vous souhaitez un sujet plus touffu, par exemple, il vous faudra de ce fait procéder à une taille impliquant un pincement ou de couper ce bourgeon.
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Le printemps, c’est aussi le moment pour…
- planter les arbustes et herbacées en conteneur, ainsi que les bulbes d’été ;
- procéder aux semis ;
- semer des engrais verts de printemps (phacélie, vesce…)
Été : la période de l’abondance !
L’été est le moment des récoltes, et également de profiter de la beauté du jardin qui voit les plantes s’épanouir.
Veillez aux arrosages pour les plantes sensibles à la sécheresse et les jeunes plants, et, surtout, paillez ! Un bon paillis, ou mulch, est une technique essentielle en permaculture pour préserver le sol de l’érosion, limiter la pousse des adventices et maintenir l’humidité du sol.
Tontes d’herbes, paille, BRF… chaque mulch a ses spécificités, mais ils ont tous en commun l’avantage d’agrader le sol en plus de leurs fonctions premières !
Automne
Les arbres et arbustes caduques perdent leurs feuilles. Seuls restent sur les branches des bourgeons dont les écailles les protègent du froid et de la pluie.
Les plantes à bulbes, rhizomes et tubercules perdent quant à elles feuilles et tiges, pour ne conserver que leur partie souterraine.
Ce phénomène s’observe dans toutes les régions du monde dont les saisons sont marquées par des variations de températures.
Pourquoi les feuilles tombent ?
Il s’agit d’un mécanisme de protection naturelle contre les grands froids de l’hiver. En effet, la plante, quelle que soit sa catégorie, doit se mettre au ralenti pour affronter l’hiver. Elle se passe alors de tout élément qui consomme de l’énergie. Si pour la plupart le tronc, les racines et les branches n’en nécessitent presque pas, bien protégés par la terre et/ou leur écorce, les feuilles en revanche en consomment beaucoup, et ce en pure perte car il y a peu de lumière l’hiver. Voilà pourquoi les vivaces caduques perdent leurs feuilles.
Le processus s’amorce dès la chute des températures et le raccourcissement des jours. Les feuilles possèdent des capteurs qui envoient un signal à l’arbre ou l'arbuste en produisant un surplus d’éthylène. En réponse, la plante sécrète de petits bouchons de liège dans les pédoncules des feuilles afin de couper la sève.
Les feuilles, ainsi privées d’eau et de sels minéraux, ne peuvent plus produire de chlorophylle et perdent leur couleur verte pour révéler des teintes jaunes, rouges, brunes… si appréciées l’automne, avant de devenir sèches et de tomber.
L’arbre colmate alors les petites cicatrices au fur et à mesure par de fines couches de liège. Ainsi protégée du froid, la plante peut concentrer sa sève sur ses parties vitales.
Les arbres et arbustes persistants, comme leur nom le suggère, ne perdent pas leurs feuilles. En effet, ces dernières se sont adaptées pour résister au froid : vernissées, plus petites, voire transformées en épines, elles n'empêchent pas son propriétaire de se mettre au ralenti l’hiver, n’ayant besoin que de peu d’énergie ; elles sont donc conservées.
C'est le cas des conifères, chalef de Ebbing (elaeagnus ebbingei), arbousier, buis…
L’automne, c'est le moment pour…
- Planter des arbres et arbustes à racines nues (« à la Sainte Catherine, tout bois prend racine ! ») : les caducs, alors dépourvus de toutes feuilles, sont en dormance et reprendront avec vigueur dès le printemps ! Notez que ce type de plantation peut en fait s’effectuer tout l’hiver, en dehors des périodes de gel.
- Réaliser des boutures sur bois ligneux.
- Mulcher ! En permaculture, imitez la nature et utilisez les ressources à proximité… comme les feuilles mortes.
L’hiver
L’hiver, tout ralentit… Les plantes bulbeuses stockent leurs réserves en profondeur dans le sol, tandis que les vivaces, en période de dormance, sécrètent des inhibiteurs de croissance qui empêchent le développement des bourgeons, et ce jusqu’au signal des beaux jours ! Un cycle pourra alors recommencer.
L'hiver, c’est le moment pour…
Adopter son rythme ! Rajoutez du paillis au besoin, procédez aux tailles d’entretien…
Et profitez jusqu’à l’effervescence du printemps !