Le zonage en permaculture

15 juillet 2020 par
Le zonage en permaculture
Gauthier Camille

Si la permaculture est une démarche visant, dans son application agricole, à s’inspirer de la nature et l’imiter, elle ne laisse pour autant rien au hasard. Au contraire ! 

Elle s’appuie sur une méthode basée sur l’observation et l’analyse de votre lieu par le biais d’outils, destinés à garantir l’optimisation et la réussite de votre projet, qu’il s’agisse de la création d’un jardin-forêt, ou de toute autre activité permacole.

Focus sur l’un d’entre eux aujourd’hui : le zonage. Nous vous parlons souvent de « zone », pour vous conseiller sur l’emplacement d’un dispositif ou d’une culture. Le zonage en permaculture est un outil important qui permet de concevoir l’aménagement de votre terrain. À quoi correspondent ces zones 1,2,3,4,5 ? Comment les définir ? Nous vous expliquons tout !

Qu’est-ce que le zonage en permaculture ?

Le zonage, ou zoning, en permaculture, correspond aux zones d’intensité d’utilisation d’un site.

En effet, il y a des endroits qui nécessitent des visites régulières, voire plusieurs fois par jour, et d’autres beaucoup moins. Découper votre terrain en zones vise alors à optimiser le travail sur place : généralement, plus la fréquence des soins et des récoltes est grande, plus ils devront se faire à proximité de votre lieu de vie, qui correspond à la zone 0.

La zone 1, celle où vous vous rendez fréquemment, sera donc la plus proche de la maison, et la zone 5, qui nécessite peu d’interventions de votre part, sera la plus éloignée.

Les terrains de plus petites surfaces, comme les terrains urbains, ne disposent que des zones 0, 1 voire 2. 

Le zonage se définit lors de la création du design de votre projet, quel qu’il soit : transformation d’un lieu existant ou création complète, potager, jardin-forêt ou projet agricole ou artisanal.


zonage-permaculture

À quoi correspondent les différentes zones ?

Zone 1

La zone 1 est celle où vous vous rendez le plus souvent, là où le besoin d’observer et d’agir est le plus important.  Elle concerne l’espace détente où vous prenez vos repas par exemple, mais aussi le potager aux récoltes régulières (salades…), les plantes aromatiques, placées idéalement à proximité de la cuisine, la réserve d’eau pluviale, une serre, le compost, etc.

Zone 2

La zone 2 est l’emplacement pour les petits animaux : c’est ici que vous installerez votre poulailler ! Y trouveront aussi leur place les cultures nécessitant un entretien régulier (arrosage, mulching, etc.), les fruitiers aux récoltes longues ou fréquentes, les haies fruitières, le potager utilisé de façon extensive, les ruches…

Zone 3

Il existe peu de zones 3 en milieu urbain : on y retrouve les animaux de taille moyenne, les cultures de céréales, les cultures de biomasse (pour le fourrage ou le mulch), les pâtures, les étangs…

Zone 4

La zone 4 est semi-sauvage, elle nécessite peu d’interventions et correspond aux surfaces pâturées et boisées (bois de chauffage...), et à celles qui accueillent les grands animaux.

Zone 5

Nous entrons ici en zone sauvage, où votre intervention est quasi nulle : forêt, marais, tourbière… Elle est dédiée à l’observation de la nature et l’accueil de la vie sauvage. Mais des noyers, par exemple, peuvent y trouver leur place, leur récolte n’ayant lieu qu’une fois par an.


observation permaculture

Comment définir le zonage de votre terrain ?

On ne le répètera jamais assez : observation et analyse. Une observation intensive de 12 mois de votre terrain est conseillée afin d'avoir tous les éléments pendant toutes les saisons.
Vous pourrez définir les endroits où vous vous rendez le plus souvent. Chaque design, et donc chaque zonage, est unique : il doit s’adapter à votre lieu et à vos besoins. Il vous faudra donc prendre en compte les éléments existants.

Posez ensuite sur papier votre projet, puis hiérarchisez vos différents objectifs en fonction de la fréquence des tâches à accomplir (soins, travail de la terre, surveillance, récolte, etc.). Vous allez ainsi naturellement pouvoir les insérer dans les différentes zones citées ci-dessus. 

  • Vous souhaitez installer un système d’aquaponie ? Il trouvera sa place en zone 2.

  • Planter des massifs ornementaux comestibles. En fonction de vos objectifs, vous les installerez en zone 1 ou 2, afin de profiter de cet espace à la fois esthétique et nourricier à proximité de votre lieu de vie.

  • Les haies fruitières se situeront, en fonction de la taille de votre projet, en zone 2 ou 3.

Il vous faudra égalment penser aux interactions entre les différentes zones et aux accès entre elles. Par exemple, des cultures fourragères en zone 3 vont nourrir des animaux en zone 4. Ensuite, vous pourrez déterminer sur plan les emplacements des différentes zones, et tous les éléments qui s’y rattachent par extension.

Le zonage est donc un outil très efficace pour l’aménagement de votre terrain. Être attentif à l’Homme, et donc prendre soin de soi, est l’un des principes fondamentaux de la permaculture. En minimisant les trajets inutiles sur votre terrain, vous faciliterez votre travail et gérerez l’ensemble avec efficacité. Cette étape cruciale vous permettra d’économiser du temps et de l’énergie !

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